Gros plan sur la Cigogne

Des cigognes et des hommes

La cigogne vit proche des êtres humains. Une « colocation » avec l’Homme et ses constructions est souvent employée dans nos villes ou nos campagnes : toitures des grands bâtiments, poteaux électriques ou télégraphiques, tours et bien d’autres édifices peuvent convenir tant que ce gros nid en branches puissent s’y stabiliser.

6 infos à connaitre sur la cigogne blanche

La Cigogne blanche est un remarquable planeur dotée de longues et larges ailes (envergure de 1,85 à 2,15 mètres). Elle profite des courants d’air chaud pour monter en altitude sans effort pouvant atteindre 4500 mètres et peut être plus lors des vols migratoires. Elle descend ensuite en longues glissades horizontales, les 7 rémiges primaires bien digitées pour éviter les turbulences de l’air d’agir sur la surface supérieure de l’aile. Elle peut faire ainsi des dizaines de kilomètres en migration sans donner un coup d’ailes !

Habituellement, selon l’âge des oiseaux, la ponte de 2 à 6 œufs a lieu de fin mars à mai, les oiseaux les plus âgés nichant plus tôt. Les deux adultes participent chacun leur tour à l’incubation qui dure 32 à 34 jours.

Le nid est constitué d’un large empilement de branches et de brindilles en base dans lesquelles s’enchevêtrent comme liant des touffes d’herbes, des mottes de terre et des racines. Ce n’est que l’intérieur qui est garni un peu douillettement de foin, mousses et feuilles, parfois additionnées de matériaux plus « modernes » comme des papiers, ficelles ou morceaux de plastique…Les deux adultes participent à la construction du nid qui peut ainsi être terminé en une dizaine de jours.

A l’arrivé sur le nid, les partenaires se saluent par des claquètements de bec qui sont autant de salutations qui renforcent les liens du couple, et affirment la défense du territoire, qui se limite au nid et à ses tout proches environs. Les couples sont surtout fidèles au nid plus qu’au partenaire même si des couples peuvent être unis pour de nombreuses années. Une cigogne sauvage a une longévité d’une vingtaine d’année avec un record enregistré pour un oiseau sauvage de 26 ans, et de 30 ans et plus pour des oiseaux en parc zoologique.

Elle pêche surtout en eau douce, mais il lui arrive de capturer en estuaire des crabes verts. Saisie, la proie est lancée en l’air et gobée entière.  Les proies sont repérées avant tout à l’oeil. La cigogne est réputée polyphage et opportuniste se saisissant de tout ce qui bouge lors de ces déplacements en terrain découvert.

La cigogne au repos enfouit son bec dans les longues plumes soyeuses et ébouriffées du jabot. Elles sont pour elles un véritable « cache nez  ». Ce lui évite en effet les déperditions de chaleur par le bec. Comme tous les oiseaux lors du repos, elle ouvre régulièrement les yeux par sécurité, attentive au moindre danger.

Symbole d'une protection réussie

La Cigogne a été pendant longtemps un oiseau en voie de disparition en France. En 1974, année la plus sombre pour l’espèce, la population est au seuil de l’extinction avec 11 couples sur tout le territoire. Aujourd’hui grâce au programme de réintroductions, aux poses de plateformes de nidification, à la protection des lignes électriques dangereuses pour les oiseaux surtout en vol, plus de 2500 couples nichent dans la majorité des régions françaises. La Cigogne blanche est devenue un des symboles d’une protection réussie d’une espèce menacée.